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Déclaration de Carol McBride, présidente de l'AFAC, à l'occasion de la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation

Published on September 29, 2023

Press release french 1

En cette journée nationale réservée à l’hommage aux victimes et aux survivants des pensionnats autochtones, certains Canadiens et Canadiennes peuvent se demander pourquoi nous ne pouvons pas passer à autre chose.

Maintenant que la Commission de vérité et réconciliation (CVR) a révélé les horreurs de ces établissements, pourquoi ne pouvons-nous pas laisser le passé derrière nous et consacrer toute notre énergie à la création d’un avenir meilleur?

La réponse est simple : pour les peuples autochtones — pour nous, en tant que femmes, filles et personnes Deux‑Esprits, transgenres et de diverses identités de genre — les pensionnats ne sont pas seulement une chose du passé. Ils font partie intégrante de notre présent.

Il ne s’agit pas seulement des corps d’enfants qu’on découvre sur les sites des anciens pensionnats. Ce pourraient être des tantes ou des oncles qui ont été enlevés lorsqu’ils étaient enfants et qui ne sont jamais rentrés chez eux. Ce pourrait être la réponse à la question qui a suivi nos parents et nos grands-parents affligés par le deuil jusque dans la tombe.

Les personnes qui ont souffert des conséquences des actes de violence commis dans ces pensionnats sont toujours parmi nous. Leurs blessures ont été transmises à leurs enfants et leurs petits-enfants. C’est un préjudice multigénérationnel.

Lorsque la Commission de vérité et réconciliation a publié son rapport final, nous avions bon espoir que le processus de réconciliation allait réellement commencer. Le premier ministre a promis de répondre aux 94 appels à l’action.

Mais voilà, huit ans plus, tard que seuls quelques-uns de ces appels ont fait l’objet d’un suivi. Les travaux visant à les mettre en œuvre semblent être au point mort. Et certains des appels les plus simples n’ont même pas été abordés.

Nous avons maintenant affaire aux négationnistes — les personnes pour qui nos vérités ont été trop difficiles, et qui, honteusement, considèrent les violences comme imaginaires.

Je les invite à regarder les visages des Autochtones dans ce pays pour voir à quel point l’héritage des pensionnats est gravé dans la peau, dans les yeux. Voyez par vous‑mêmes et essayez ensuite de me dire que les horreurs n’étaient pas réelles.

J’invite les politiciens à en faire autant, puis de s’engager à nouveau à répondre à ces appels à l’action.

Oui, en tant que femmes autochtones, nous travaillons à un avenir plus heureux. Mais pour l’instant, nous devons aussi faire face au présent. Et le présent exige que nous réclamions à la fois la vérité et la réconciliation.

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About The Native Women’s Association of Canada

The Native Women’s Association of Canada (NWAC) is a national Indigenous organization representing political voices of Indigenous women, girls, Two-Spirit, transgender, and gender-diverse people in Canada. NWAC is inclusive of First Nations—on- and off-reserve, status, non-status, and disenfranchised—Inuit, and Métis. An aggregate of Indigenous women’s organizations from across the country, NWAC was founded on a collective goal to enhance, promote, and foster social, economic, cultural, and political well-being of Indigenous women, girls, Two-Spirit, transgender, and gender-diverse people within their respective communities and Canadian societies.

À propos de l'Association des femmes autochtones du Canada

L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) est une organisation autochtone nationale qui représente la voix politique des femmes, des filles, des transgenres, des bispirituels et des personnes de sexe différent au Canada, y compris les membres des Premières nations vivant dans les réserves et hors réserve, les Indiens inscrits et non inscrits, les personnes privées de leurs droits, les Métis et les Inuits. Regroupant des organisations de femmes autochtones de tout le pays, l'AFAC a été fondée dans le but collectif d'améliorer, de promouvoir et de favoriser le bien-être social, économique, culturel et politique des femmes autochtones au sein de leurs communautés respectives et des sociétés canadiennes.