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AFAC : le plan d’action DDPA du Canada ignore le rôle vital des peuples autochtones dans la reconquête de leur pouvoir et leur place

Published on June 21, 2023

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Ottawa, 21 JUIN 2023 – L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) dit que le plan du Canada pour la mise en œuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DDPA) n’affirme pas le rôle des femmes autochtones en tant que leaders de la réconciliation.

Le Canada a présenté aujourd’hui un plan d’action pour la mise en œuvre de la DDPA promettant une voie vers la réconciliation qui réparerait des siècles de préjudices coloniaux. Mais l’AFAC dit que ce plan est insuffisant pour les groupes genrés.

« Nous avons fait remarquer au Canada, chaque fois que l’occasion s’est présentée, que le plan d’action pour la mise en œuvre de la DDPA doit tenir compte des obstacles auxquels les femmes autochtones sont confrontées dans l’accès à leurs droits et démanteler ces obstacles », a dit Lynne Groulx, chef de la direction de l’AFAC. « Le plan d’action que nous voyons aujourd’hui ne nous considère pas comme des leaders ayant des idées importantes pour atteindre les objectifs de la réconciliation. »

La Déclaration sur les droits des peuples autochtones a été adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2007 et soutenue officiellement par le Canada neuf ans plus tard. Les Autochtones, y compris les femmes, les filles et les personnes Deux‑Esprits, transgenres et de diverses identités de genre représentées par l’AFAC ont affirmé que la Déclaration fixe les normes minimales en matière de droits de la personne nécessaires pour assurer leur bien-être, maintenant et pour les générations futures.

En juin 2021, le Canada a présenté la Loi sur la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, qui fixe un délai de deux ans pour l’élaboration d’un plan visant à aligner les lois du Canada sur ce traité international relatif aux droits de la personne.

L’AFAC a recueilli depuis les points de vue de membres des communautés de la base, de juristes et de femmes, de jeunes, d’aîné.es, de gardien.nes du savoir et de personnes Deux‑Esprits, transgenres et de diverses identités de genre autochtones afin de déterminer leurs priorités pour le plan d’action du Canada relatif à la DDPA.

Le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées conclut que les femmes autochtones du Canada sont confrontées à une discrimination systémique profondément enracinée qui équivaut à un génocide et constitue une violation flagrante de la DDPA.

Le plan d’action présenté aujourd’hui reconnaît les préjudices et la violence fondés sur le genre. Mais il ne reconnaît pas, dit Mme Groulx, que les femmes, les filles et les personnes Deux‑Esprits, transgenres et de diverses identités de genre autochtones doivent avoir leur mot à dire dans le remodelage des structures qui les démunit.

En examinant le plan d’action, l’AFAC n’a pas reconnu de mesures particulières qui donneraient aux femmes et aux personnes Deux‑Esprits, transgenres et de diverses identités de genre autochtones des rôles de leadership pour diriger leur propre parcours dans la revendication et l’affirmation de leurs droits ancestraux. Ceux‑ci comprennent le droit aux langues autochtones, à des logements sécuritaires, à des soins de santé culturellement appropriés, à la justice autochtone et à des opportunités économiques.

Les femmes autochtones ont des responsabilités fondamentales à l’égard de leurs familles et de leurs communautés et dans la promotion de la réconciliation. L’AFAC dit qu’elles ont besoin, dans le plan d’action de mise en œuvre de la DDPA, de plus qu’une simple reconnaissance des injustices particulières au genre qu’elles subissent.

« Les femmes autochtones ont besoin d’actions qui leur donnent les moyens d’agir. Elles ont besoin d’action pour retrouver leur place légitime en tant que matriarches, leaders, protectrices de l’eau et gardiennes du savoir », dit Mme Groulx. « Les générations suivantes attendent de voir comment le Canada affirme leurs droits. »

Le Canada promet que son plan d’action sera évolutif et affirme qu’il est conçu pour évoluer en consultation et en coopération avec les partenaires autochtones. Mme Groulx espère que le gouvernement tiendra parole et qu’il prendra au sérieux les commentaires de l’AFAC et d’autres organisations autochtones de manière réaliste, mais dit qu’elle en doute.

« Nous avons déjà entendu cette histoire maintes fois », ajoutait Mme Groulx. « Le gouvernement devrait savoir qu’il ne faut pas traiter l’égalité des sexes comme une question persistante... nous sommes en 2023, après tout. »

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About The Native Women’s Association of Canada

The Native Women’s Association of Canada (NWAC) is a national Indigenous organization representing political voices of Indigenous women, girls, Two-Spirit, transgender, and gender-diverse people in Canada. NWAC is inclusive of First Nations—on- and off-reserve, status, non-status, and disenfranchised—Inuit, and Métis. An aggregate of Indigenous women’s organizations from across the country, NWAC was founded on a collective goal to enhance, promote, and foster social, economic, cultural, and political well-being of Indigenous women, girls, Two-Spirit, transgender, and gender-diverse people within their respective communities and Canadian societies.

À propos de l'Association des femmes autochtones du Canada

L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) est une organisation autochtone nationale qui représente la voix politique des femmes, des filles, des transgenres, des bispirituels et des personnes de sexe différent au Canada, y compris les membres des Premières nations vivant dans les réserves et hors réserve, les Indiens inscrits et non inscrits, les personnes privées de leurs droits, les Métis et les Inuits. Regroupant des organisations de femmes autochtones de tout le pays, l'AFAC a été fondée dans le but collectif d'améliorer, de promouvoir et de favoriser le bien-être social, économique, culturel et politique des femmes autochtones au sein de leurs communautés respectives et des sociétés canadiennes.